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ANDALOUSIE : 6 - Mijas Golf Los Lagos




Los Lagos s’est refait une beauté. Le parcours de Robert Trent Jones avait été dévasté par les pluies diluviennes de décembre dernier. Même les ponts des ruisseaux avaient été emportés.
Los Lagos, c’est la distance et l’espace. Presque 6400 m des boules jaunes. Ce n’est pas rien, d’autant que l’architecte a mis au bon endroit les obstacles qui vont aussi vous obliger à réfléchir. Depuis le temps que je vous dis qu’il faut jouer au golf avec sa tête, ici vous serez servi.




Sur Los Lagos si vous n’êtes pas entraîné prenez une voiturette, ce sera mieux pour pouvoir l’apprécier. Sur les contreforts de la colline de Mijas vous n’arrêterez pas de descendre et de monter sans avoir l'air d'y toucher. Dès le départ Siegfried et Henri nous avaient averti, vous pouvez vous défouler, les fairways sont larges, vous pouvez vous lâcher.
En fait un conseil, le parcours est bien léché, mais restez sur le parcours, n’essayez pas de couper. Le dessinateur vous a donné l’illusion de pouvoir tangenter  mais a laissé pousser le rough à l’endroit le plus court pour passer. Pour vous en sortir vous risquez l’entorse du poignet ou si vous dévissez vous partez dans l’obstacle que vous vouliez éviter. Ne vous enflammez pas en dehors des fairways.

Dès le premier trou, vous aurez compris ce que je vous dis. Ce léger dogleg gauche qui longe les palmiers des belles villas posées à côté vous attend au tournant. Vous devez dès le deuxième coup prendre la bonne option. Le ruisseau de cailloux vous attend. Mieux vaut être déjà échauffé pour le passer, il faut s’employer. 


La surprise sur le plateau de l’immense green, c’est qu’il roule moins vite que celui de Los Olivos. Il faudra un ou deux trous encore pour vous régler.
Le par 3 du trou N°2 vient tout de suite vous confirmer que rien ne vous sera donné. Le green en banane permet de poser le drapeau pour vous ramener à plus d’humilité. Mieux vaut être lucide et avoir ses outils. Les distances peuvent varier et augmenter sensiblement la difficulté. 
Le trou numéro trois vous ouvre les bras. Large, il vous amène près de la pièce d’eau. Elle n’est pas en jeu mais attend la balle des maladroits. Ne pas être trop long ou vous serez noyé. Le 4 vous permet de longer les maisons posées tout à côté. Leurs propriétaires doivent ramasser les balles comme les œufs dans le jardin au moment de Pâques. Lui aussi est légèrement courbé. 







Le 5, c’est le juge de paix. Il se dit que c’est le par 5 le plus long d’Europe : 536m. Je n’ai pas vérifié, j’en ai un peu marre des sondages en ce moment, mais je sais qu’y faire le par n’est jamais donné.

Vous êtes arrivé au bas du parcours, au milieu des pièces d’eau, les perspectives offertes sous le soleil du matin sont de toute beauté. Les maisons blanches se détachent sur le vert de la colline tandis que plus loin le brun sombre de la Sierra vous tend les bras.
Maintenant vous allez remonter.  Attention l’eau est bien placée. Soyez lucide pour la passer ou la contourner. Jusqu’au trou 8 elle va vous accompagner. Vous êtes dans la plaine, il faut en profiter, au trou N°9 vous remontez. 





A la fin de l’aller vous pouvez avoir un sentiment mitigé. Le parcours est magnifique et bien préparé, mais vous ne comprenez peut-être pas pourquoi le greenfee est plus cher que sur Los Olivos. Pas sûr que vous vous soyez plus amusé. 
C’est certain, vous avez donné tout votre savoir pour driver. Vous êtes rendu compte aussi que vous avez encore du travail à faire pour bien approcher. Le sable des bunkers est un peu tassé, pas facile de s’en tirer.
Les greens sont réguliers, vous vous êtes habitués, un bon point pour gagner quelques coups sur l’objectif que vous vous étiez fixé.


La fin de l'aller vous permet une pause avant de commencer. Siegfried et sa tradition du thé nous permet de récupérer. Le temps aussi d’observer les groupes qui sont engagés en rangs serrés. C’est fou le nombre de gens qui peuvent jouer. Les parkings sont bondés et il y a des joueurs sur chaque trou. Mais il faut noter que nous n’attendons pas. C’est vrai que nous jouons à quatre, c’est assez régulier. Les shérifs font leur ronde pour tout harmoniser. C’est un bon point, il faut apprécier. 
Je n’aime pas quand les clubs ne font pas de régulation. Ils devraient s'obliger de compléter les parties. Pour que le jeu soit plus régulier. Ce qui veulent partir seuls partent en premier. Mais dès qu’une équipe de 4 est engagée sur le terrain toutes les autres devraient être recomposées. A 4 joueurs dans une équipe peu importe que les gens jouent bien ou pas. Chacun trouve son intérêt à affronter le parcours. Mais lorsque vous êtes bloqué derrière une équipe qui ne sait pas s’organiser, vous avez payé un greenfee pour gâcher votre journée. Les directeurs de golf devraient plus souvent jouer. Ils comprendraient que de temps en temps, ils perdent aussi des clients parce qu’ils veulent tous les contenter.

Le trou n°10 vous offre la descente sur les faubourgs de Fuengirola. Tout au fond c’est la mer qui scintille. Ce départ est somptueux et en bas une balle vous attend. C’est celle qui sert de signature à ce parcours à l’américaine qui jongle avec les pièces d’eau. 

La boule qui sert de pont entre le green du 10 et le départ du 11 a été envoyée par le golfeur qui joue hors limite au milieu du rondpoint sur la route de Coin. Le 11 est un par 3 qui si vous n’y prenez garde vous surprendra. La position du drapeau peut facilement le compliquer, pour la longueur ou pour la précision, au choix du greenkeeper ou du vent, les deux parfois.



Trou 12, vous voilà au sec mais attention au choix que vous ferez pour poser votre balle au premier comme au second coup, du sable il y en a partout. 














Le 13 maintenant, une belle avenue en descente. Pas la peine de penser que vous allez faire comme à la télé et prendre ce par 5 en deux. Si vous êtes sage, le troisième coup au bord de l’eau sera assez commode. L’effet de perspective vous fait penser qu’il y a de l’eau partout. Encore ici une rivière de cailloux pour vous barrer la route d’un coup roulé. Robert Trent Jones a voulu vous montrer qu’au golf il faut avoir tous les coups dans son sac , ... et la tête hors de l'eau pour réfléchir encore.


Avec le 14 vous remontez en longeant la route, ne vous laissez pas distraire, il faut s’engager. Le second coup dépend franchement du premier. Un peu trop long et vous pouvez vous noyer. Prenez soin de le jouer en approche-putt pour plus de sécurité.


15 et 16 enfin un peu de répit. Des trous à notre mesure d’amateur éclairé mais déjà un peu âgé. Pas besoin de forcer, choisir le bon club et ne pas forcer. Laisser travailler le club et les pars sur ces deux trous sont à votre portée.

Le 17 est tout en montée comme le 18 pour terminer. Ils ne sont pas très longs mais ces deux trous ne seront pas faciles pour ceux qui ne sont pas entraînés. Les 6400 m commencent à peser. Pour prendre les greens en 2, il faudra s’appliquer.  Surtout sur le 18, ce dernier est tourmenté, vous avez l’impression qu’il est posé au milieu de la plage. Le sable semble vous tendre les bras si vous ne jouez pas le centre du green. 


La balade est terminée, plus sportive que celle de Los Olivos. Le complexe International est bien équilibré, un parcours pour la précision, une promenade entre amis et un parcours sportif pour s’étalonner et surtout vérifier si notre handicap est bien mérité. 









Une fois de plus, un merci attentionné pour les jardiniers qui ont livré un parcours bien préparé. Un conseil d’ami, même pour ceux qui aiment frapper, la longueur ne suffit pas pour jouer ce parcours avec l’envie de scorer. Vous pourrez être récompensé à la seule condition de trouver la bonne ligne pour jouer chaque trou. Sinon une fois de plus Robert Trent Jones aura gagné, vous tomberez dans les pièges qu’il a si bien dissimulé. 
Encore une fois le 19ème trou nous attend, mais on sait déjà que l’on a passé ensemble une belle matinée.  



Michel Prieu
Françoise Devillechabrolle : Mise en page du blog

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