Les enfants, je vous le dis, pas rassuré du tout le papy. Comme tous les jours le programme de la journée est prêt dès le lever. Ecrire d’abord, et repasser l’espagnol pour avoir plus d’aisance à le parler. Je vais y passer un peu de temps.
Ecrire, j’ai commencé « Saga marocaine », ce sujet m’oppresse, je dois l’extirper de mes tripes. Premières lignes dans quelques semaines sur blog, sous forme de feuilleton comme les voyages…
Ce lundi matin, je ne sais juste pas à quelle heure je vais sortir mes skis de la consigne et par où je vais commencer. J’ai déjà jeté un œil à la piste des débutants…Finalement c’est par là que je vais débuter, mais tout est bon pour retarder le moment de mettre les pieds sur les planches.
D’abord acheter un pantalon puis descendre à Arêches pour chercher un pull…trouver le journal et la boulangerie, quelques fruits. La montée à pied m’a montré que j’étais en forme physique. Du coup, gaillard, j’ai foncé à la caisse pour le forfait. Le sourire de la dame a été si engageant que j’ai pris 10 jours…Sans savoir si j’avais bien fait. Devant mon hésitation, elle m’a dit que je pouvais skier jusqu’au 23 quand je voulais. Pas si mal car j’ai entendu en sirotant mon vin chaud chez Tonton que la neige était annoncée… Super, il en manque un peu. Mais à l’ombre tout est blanc et les minots semblent se régaler avec leurs moniteurs…
Y a plus qu’à ! j’ai posé les affaires et laissé mon inquiétude. J’ai mis les skis. En arrivant au tire fesses du Tronchet, j’ai pris la plus petite piste. J’ai l’impression de n’avoir rien aux pieds. Par contre j’ai été surpris du balisage et des consignes de sécurité. Le bonjour du préposé dans un grand sourire de bienvenue est réconfortant. Il a l’accent de la vallée, ça me rassure un peu plus.
La piste de montée est dure et les canons donnent, il y a un peu de vent, il fait le semeur des flocons. C’est la première fois que je les vois au travail. Je ne connais pas ce grain de neige. Je prends d’un coup conscience que les skis tournent comme je le veux. Vraie surprise, j’avais visualisé mes gestes comme Jean Théaux me les avait appris sur la côte de Sarrouilles. Un bail mais je fais toujours les mêmes depuis, ce sont mes fondamentaux.
Voilà j’ai lâché la perche au bon endroit tout est balisé, les distances, les ralentisseurs…piste nickel. Et je suis parti droit pour le premier virage, je suis seul, c’est l’heure du déjeuner ; les écoles de ski c’est après midi. Première descente et pas de risque, mais j’ai enchaîné cinq virages sans accroc. Les skis tournent vraiment tout seuls, l’impression d’avoir des patins sur le parquet ciré. Le Téléski du Tronchet m’a rassuré. Au troisième passage, je suis monté tout en haut, pente plus prononcée mais même confort dans les dévers. J’ai fait des rondes un bon moment, pas une chute.
Mais j’avais le frein à main. Peut-être qu’avant j’allais plus vite car c’était dur de tourner les skis. Enchaîner les virages est plaisant et permet de bien contrôler la vitesse. J’avais perdu cette sensation, mais je sens bien la neige, la fine couche laissée par les canons rend le toucher des skis encore plus doux. Quand j’ai vu arriver les petits des classes de neige j’ai dégagé, rassuré. Mon dernier coup d’œil a été pour le télésiège du Piapolay.
En enlevant ma combinaison j’ai constaté que la poche de mon pantalon était déchirée. J’ai pris prétexte pour repartir à la boutique le changer et prendre des gants de soie. J’avais eu l’onglée. Je ne savais plus ce que c’était. Je n’avais jamais ressenti que cela vous empêche de réfléchir quand vous avez froid au bout des doigts. Je me demande comment font les grimpeurs quand c’est le cas pour eux et qu’ils sont sur des passages difficiles. Nouvelle descente à Arêches pour changer mon pantalon…La marche m’aura fait du bien, la pente douce à ski n’a pas entamé mes réserves. Mais je suis remonté par le ski bus. Le temps de faire connaissance avec le chauffeur de la navette. Lui aussi attend la neige comme le messie.
Je suis ravi de découvrir la montagne sans neige, cela me donne une image plus réaliste du terrain, la place des fermes, des granges et des maisons d’habitation. Les touristes ne sont pas nombreux. Je regarde les plaques d’immatriculation, peu d’étrangers. Au-dessus du Chalet de Cœur je suis allé jusqu’à la forêt pour prendre de la hauteur et voir Le Planay des hauteurs. J’ai pu découvrir l’arrivée des pistes du Piapolay, les chemins de transition, la vallée du Chorlais…Demain ce sera du ski sérieux.
Le Planay est un vrai fond de vallée, il faut venir le chercher. Je saurai maintenant. Le calme y est complet, ce que je cherchais.
Le soir tombe, les nuages pointent de l’ouest et envahissent le paysage au-dessus d’Arêches, ils vont engloutir la vallée. Il va neiger un peu dès ce soir. Assis à la table, ordinateurs en place, un pour écrire, l’autre pour la musique, je me suis levé dix fois pour voir si les flocons tombaient. A la onzième, il neigeait vraiment. Deux heures après c’était fini mais tout était blanc, la route aussi, encourageant.
Demain serait un autre jour…encore plus beau.
Michel Prieu
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